Le Pastoralisme dans l'Allier

Nous retrouvons Mylène près du logement mis à sa disposition sur la base de loisirs de l'Etang de Goule, situé sur la commune de Valligny après avoir récupéré la journaliste à la gare de Moulins. Après un petit point sur l'état du projet pour lequel elle a été engagée,  nous nous dirigeons tous les 4 vers le troupeau. Gardé par 2 Patous qui se fondent dans la masse, personne ne peut l'approcher sans la présence de sa gardienne. Les deux Borders Collies courent autour du troupeau pour le rassembler et nous voilà partis!


Pendant le trajet, Mylène nous raconte son parcours de vie, tout en gardant un œil sur ses brebis. Dans le troupeau, quelques chèvres apprennent aux brebis d'aller chercher à manger en hauteur, chose que les brebis ne feraient pas instinctivement. Son troupeau est composé de différentes races, ce qui participe à l'efficacité de son travail.

Les brebis aident à l'entretien des espaces sensibles en pâturant dans des zones déterminées à la commande, sous le regard de leurs gardiens.


Le souci constant du bien-être de son troupeau fait que Mylène ne s'est pas accordé un seul jour de vacances depuis son installation. Elle vit en osmose avec son troupeau et se déplace habituellement en caravane.
A 32 ans, c'est un choix de vie radical, mais très réfléchi et en accord avec ses valeurs. Pourtant, ce n'est pas tous les jours facile: la grande sécheresse de l'été 2019 l'a obligé de se séparer de la moitié de son cheptel. C'était ça, ou alors le troupeau mourait de faim. Car sans terres, pas de foin pour nourrir les bêtes en cas de coup dur...
Un crève-cœur quand on sait l'amour qu'elle porte à chacune de ses brebis, dont certaines ont été élevées par elle au biberon.

Nous passons dans un grand pré, où le troupeau peut tranquillement se remplir la panse. Les Borders Collies profitent d'une petite pause pour éventrer une taupière. Au loin, nous entendons un vol de grues, signe que l'hiver ne tardera pas.

Pour Mylène, c'est le dernier jour à l’étang: demain elle chargera son troupeau pour partir à Avord, où elle mettra son savoir-faire au service d'un céréalier. Cette fois-ci, ce ne sera pas un contrat financé par les pouvoir publics, mais une collaboration avec l'agriculture conventionnelle. Son troupeau pouvant apporter de réelles améliorations dans l'éco-système, elle espère que les agriculteurs travailleront plus volontiers avec des petites exploitations comme la sienne.

Photos: Tine & François Guéneau pour La Vie - Bergère: Mylène Perelli (Brebis Bec d'Allier)